Azerbaidjan

Album Photo Azerbaïdjan

Autant en Géorgie je me sentais en Russie ou en Europe, autant en Azerbaïdjan j’étais de retour en Turquie !
Les visages se ressemblent, la langue est quasiment la même, les vignes géorgiennes ont laissé de nouveau place aux bars à thé, et les monastères orthodoxes ont disparu.
La principale différence que j'ai pu observer entre la Turquie et l’Azerbaïdjan concerne la religion : en Turquie les mosquées sont omniprésentes et le voile courant ; en Azerbaïdjan je n'ai pas vu plus de trois mosquées et les filles ont laissé tomber le voile pour des jupes féminines.
La seconde différence majeure concerne la croissance. En Turquie elle est stimulée par la construction de routes et de tunnels, en Azerbaïdjan c'est par la construction de châteaux forts et de panneaux publicitaires à la gloire de leur président.


J'ai traversé l’Azerbaïdjan d'ouest en est. J'ai donc vu en premier les zones les plus reculées pour finir par la capitale. Et entrer dans cette dernière a été un choc... A Bakou se trouvent plusieurs parcs vraiment beaux, avec des bancs, des allées pavées, de grands arbres, des pelouses arrosées et des fontaines alors que les environs sont des plus désertiques.


 L'architecture est un beau mélange de bâtiments haussmanniens, de tours modernes et de bâtiments historiques en vieille pierre. Les gens portent des vêtements très chics, et roulent avec de belles voitures. Il s'y dégage une sacrée impression de richesse, alors qu'à la campagne les gens vivent plutôt modestement, sans eau courante, sans politique de gestion des déchets, et avec des routes secondaires très médiocres. On a vraiment le sentiment que Bakou est un pays à part. On sent que le gouvernement bénéficie des revenus du pétrole, mais que ceux ci ne sont pas équitablement répartis.




Chose que je n'avais pas vue même depuis un moment, les jeunes amoureux se tiennent la main ici, s'embrassent furtivement et passent des heures à flirter sur les bancs publics, sans que les passants honnêtes ne leur lancent des regards obliques.


Ici encore les gens ont été adorables. Mais je ne peux plus énumérer toutes les fois où des gens m'ont rendu spontanément un service ou qu'ils m'ont offert un repas : partout où je voyage je reçois un accueil extraordinaire. Et avec le plaisir de voir comment les gens vivent ailleurs, c'est ce que je préfère dans mon voyage !

L’Azerbaïdjan a aussi été un pays riche en rencontres inhabituelles. Un soir, j'ai reçu la visite d'un bébé chat qui m'a suivi jusque sous ma tente, a partagé mon repas et m'a tenu compagnie jusqu'au lendemain matin.


Le même soir, j'ai reçu la visite de policiers. Ils ont regardé toutes les pages de mon passeport, tous mes visas, ont lu cent fois mon nom et ont recopié avec une lenteur olympique mon nom, ma date de naissance,  ma nationalité et quelques informations de ce genre. L’opération qui aurait dû prendre 10min a demandé plus d'une heure. Et pendant ce temps la nuit est tombée alors que je n'avais pas fini de me préparer. A 22h, alors que j’étais en train de m'endormir, j'ai reçu la visite d'un second convoi de policiers. Cette fois ci je me suis énervé et ils sont repartis en 10min. A croire qu'ils n'avaient rien à faire ce soir là, et qu'ils avaient trouvé le bon plan pour se divertir.
Le lendemain, alors que je m’arrêtais en fin de journée dans un café pour m'approvisionner en eau, je suis tombé sur deux cyclistes anglais, partis de Londres en même temps que moi. On a passé la soirée ensemble et on a décidé de se suivre les jours suivants.


A Bakou j'ai encore décidé de changer mon itinéraire. J'avais très envie de traverser le Turkménistan, mais cette option s'est avérée très compliquée. Il est extrêmement difficile d'obtenir un visa de tourisme et le visa de transit n'est valable que 5 jours. Le décompte des jours ne commence pas lorsqu'on traverse la frontière, comme lorsqu'on arrive par voie terrestre, mais lorsqu'on reçoit le visa de l'ambassade. Or le ferry, qui ne part qu'une fois par semaine, peut avoir plusieurs jours de retard, et si le port est saturé, il peut devoir patienter jusqu’à trois jours en mer (cas avéré). Il est donc possible d'entrer au Turkménistan avec un visa déjà expiré... J'ai donc choisi de suivre les deux Anglais avec qui je pédalais ces derniers jours, et d'embarquer pour le Kazakhstan.

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